Pokemon Let's Go Evoli

Le mois d'octobre a vu l'arrivée d'un évènement majeur dans la communauté Pokémon. En effet c'est à ce moment qu'est sorti le duo Pokémon : Let's Go Pikachu et Pokémon : Let's Go Évoli sur Nintendo Switch. Dans une volonté d'ouverture vers les joueurs de Pokémon Go, Game Freak nous a révélé son premier épisode sur console HD. En tant que joueur assidu de la série, j'ai ni une ni deux saisis ma version Évoli pour savoir si j'avais affaire à un véritable jeu de la série.

Fiche Technique

  • Genre : RPG / Jeu par lequel tout a commencé
  • Titre original : Pokémon Let’s Go! Evee (ポケットモンスタ - Let’s Go! イーブイ)
  • Date de sortie : [Switch] 16/11/2018
  • Développeur : Game Freak
  • Editeur : The Pokémon Company / Nintendo
  • Plateforme : Switch
  • Directeur : Junichi Masuda

Contexte de jeu

  • Jeux du même genre déjà faits : Bah… tous les autres Pokémon.
  • Attente : Déception.
  • Notes : Conseil des 4 battu, très peu de post-game fait.

Unstack Story

Après quelques heures de jeu, on se rend rapidement compte que, en effet, ces versions sont des spin-offs, tant les différences sont marquées par rapport à la série principal. On a entre les mains un remake des versions de première génération, avec bien sûr les composantes importantes de la série. Notre retour à Kanto ne dépayse pas les joueurs vétérans que nous sommes : on se retrouve une fois encore dans un monde rempli de Pokémons, créatures fantastiques et étonnantes qu’il nous faudra, au fil de notre aventure, capturer afin de compléter notre Pokédex, véritable encyclopédie sur les toutes les différentes espèce peuplant Kanto. Dans la peau d’un garçon de 10 ans, nous partons faire le tour de la région pour découvrir tout ce qu’elle recèle, passant de ville en ville pour affronter, avec nos bestioles préférées, les différents champions, dans l’espoir de devenir le plus grand dresseur de Pokémons. Car oui, les combats de Pokémons, les arènes, les montées de niveaux et les statistiques sont bien de la partie dans ce jeu. Mais tout le système a été lissé pour paraître plus simple aux néophytes, à qui le jeu s’adresse en particulier.

Les Pokémons aparraissent véritablement dans les hautes herbes

Et c’est cela qui en fait un spin-off. De nombreuses différences feront frémir ceux qui ont, un tant soit peu, joué aux versions les plus récentes. Tout d’abord, on n’a ici accès qu’à la première génération de Pokémons, si l’on omet deux créatures rajoutées pour Pokemon Go, soit seulement 153 espèces. C’est faible si l’on compare avec les 809 monstres qui ont vu le jour depuis plus de 20 ans. Alors on pourrait jouer la carte de la nostalgie, de la petite madeleine qui nous remet dans la peau du gamin qu’on était en 98, vu que le jeu est un hommage à la première génération. Le problème c’est que cette génération est déjà énormément mise en avant depuis quasiment 10 ans, que ce soit avec une génération miroir dans Noir & Blanc, les Méga Évolutions dans X & Y, et les formes d’Alola dans Soleil & Lune. On approche du ras le bol, et on aimerait que la nostalgie se tourne maintenant vers les créatures délaissées de deuxième et troisième générations. Mais certes, passons sur ce manque de prise de risque.

Qui dit appel du pied à Pokemon Go, dit la fin des rencontres aléatoires et des combats de Pokémons sauvages. Le jeu est axé avant tout sur la capture. Désormais, les Pokémons apparaissent dans les hautes herbes, et se baladent en attendant qu’on leur marche dessus pour lancer une rencontre. À partir de là, pas question de les tabasser pour faire gagner de l’expérience à nos propres petits protégés, ou de les affaiblir pour pouvoir les capturer. On peut directement dégainer nos Pokéballs, et tenter la capture, avec un système à base de cercle à viser, similaire à celui de Pokemon Go, nous octroyant ainsi l’expérience nécessaire à l’évolution de notre équipe. Mais il faudra faire attention lors de la capture, et user de baies apaisantes, car les Pokémons les plus forts auront tendance à prendre la fuite (assez gênant quand c’est un shiny qui se fait la malle…). La dernière différence majeur par rapport aux jeux d’origine est le rajout de cinématiques pour guider le joueur à plusieurs endroits. On échange ainsi une meilleur cohérence narrative contre une aventure plus assistée, à l’instar d’un Soleil & Lune. À tous ces changements s’ajoute le retrait pur et simple de tous les systèmes ayant été introduits par les épisodes postérieur à la version Jaune, à l’exception des Natures. Vous pouvez dire au revoir aux objets tenus, aux talents et à la reproduction. Ce qui en fait indéniablement un jeu beaucoup moins riche qu’un véritable opus de Pokémon.

Les Champions d'Arènes sont de retour

Mais malgré ça, alors que je partais avec un apriori assez négatif, le jeu m’a agréablement surpris ! Tout d’abord il est véritablement beau et mignon, plus que ce que les trailers laissaient paraître. Ensuite, sans talents, sans objets et avec seulement les 150 premiers monstres, on a réellement la sensation de revivre l’aventure original (pas besoin de se soucier du talent Lévitation avant de lancer un Séisme !), tout en redécouvrant la zone et la première génération, les endroits où apparaissent les différents Pokémons ayant bougé. C’est parfait pour constituer une équipe qu’on avait jamais faite avant.

Une des craintes sur le jeu est le fait qu’il soit trop facile. Mais il offre, comme souvent dans les J-RPG, une difficulté variable. Le Évoli ou le Pikachu qu’on nous donne au début est incroyablement fort, et nous permettra de rouler sans efforts sur toute l’aventure. Mais si l’on ne le prend pas dans son équipe, et qu’on ne farme pas en capturant des centaines de bestioles innocentes avant de les sacrifier au Professeur Chen (avouez-le, c’est inhumain !), le jeu devient plutôt ardu. Pas jusqu’au point de perdre, mais plus que ce qu’on pourrait en attendre d’un Pokémon ! Ce qui le rend vraiment intéressant, d’autant plus qu’il est beaucoup plus agréable à parcourir grâce au retrait des rencontres aléatoires. Adieu la crainte de traverser le Mont Sélénite ou la Grotte.. On passe de ville en ville et d’arène en arène avec fluidité, profitant de la trentaine d’heure qu’il nous faudra pour devenir le Maître de la région. Une région qui devient beaucoup plus cohérente et concrète avec le fait que les Pokémons apparaissent dans les hautes herbes. On les voit. On les entend. Ils sont à la bonne échelle. On a beaucoup plus l’impression d’être dans un monde de Pokémons ! D’autant plus que chaque espèce a sa manière de se déplacer, ce qui devient particulièrement mignon et vivant quand on demande à l’un de nos monstres de nous suivre ou de nous porter sur son dos !

Un Evoli fortement étonné

Pokémon : Let’s Go n’est pas un grand jeu Pokémon. C’est un petit plaisir, une madeleine de Proust qui se parcourt avec aisance. Le manque de profondeur stratégique et de connectivité avec les autres jeux (pas de Pokébank, de GTS ou d’affrontements classés) ne donnera pas envie d’investir plus que le temps que celui nécessaire pour finir l’aventure principale, mais celle-ci est surprenamment agréable et intéressante à faire. Dans un sens, Game Freak a réussi son pari en proposant une introduction abordable à la série principale aux joueurs venant de Pokémon Go. Et certaines idées sont bonnes à garder pour le “vrai” épisode qui devrait arriver en 2019, comme le fait de voir les Pokémons au lieu des rencontres aléatoires. Même le système de capture peut être fun, tout en remettant les combats contre les Pokémons sauvages (et ils faut arrêter de les laisser fuir, ça tue le Shiny Hunting !). Sans oublier tout ce que la série a développé au cours de son évolution : la richesse stratégique, et surtout, tous les Pokémons, les mignons, les imposants, les loufoques, … Un spin-off qui reste ce qu’il est : un essai en attendant, et qui présage du bon pour la suite de la série, si les bons choix sont faits.

Jijidici Written by:

Suite à de trop nombreux achats compulsifs, Jijidici s'est retrouvé avec une pile de jeux Gamecube, Wii et Wii U, et l'incertitude d'avoir le temps dans une vie pour y jouer. Il décida de se lancer dans une quête de dépilage, et de narrer, dans les "Unstack Stories", ses nombreuses aventures. Fervent joueur Nintendo, il n'hésitera pas à s'ouvrir à d'autres styles de jeu, allant même jusqu'à entamer sa collection Steam !

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